PUB

Production intégrée des poissons et des végétaux dans la pisciculture: les pisciculteurs et maraîchers bénéficient des expériences du projet I3PV-FONRID

IMG_20220511_084614

 L’équipe coordonnatrice du projet production intégrée de poissons et de végétaux dans la pisciculture semi-intensive au Burkina Faso a initié, ce mercredi 11mai2022,une visite de leur site d’expérimentation basé au sein de l’Université Nazi BONI . C’était au profit des producteurs maraîchers et des pisciculteurs de la région des Hauts-Bassins. Au cours de cette visite, il a été question pour les initiateurs de présenter à ces producteurs,le dispositif de production intégré mise en place dans le cadre  dudit projet, financé  par le Fonds National de la Recherche de l’innovation pour le développement FONRID.

Safiatou OUEDRAOGO et Issa OUATTARA

 

Le maraîchage est une filière génératrice d’importantes devises au Burkina Faso,avec une valeur totale des ventesévaluéeàplusde82milliardsFCFAetunecontributionauPIB de 35%. Cependant,les  pratiques  de production inappropriées minent la filière avec de nombreux risques sanitaires pour les producteurs et les consommateurs. Dans le but donc de maximiser la production,la majeure partie des producteurs ont recours aux intrants  chimiques qu’ils utilisent de manière  abusive et non raisonnée. Aussi, la qualité des eaux  parfois  utilisées  pour  ces  productions   végétales  pose d’énormes problèmes  avec  une forte prévalence des  maladies  telles  que les  parasitoses  intestinales,la dysenterie bacillaire,la fièvre typhoïde et  paratyphoïde, ainsi  que des  risques  de pollution  des sols en  métaux  lourds.  Afin  de changer les  tendances,des  travaux   préliminaires  d’intégration pisciculture-production  végétale  en plein  sol au  Burkina  Faso,ont  été  effectués  depuis  2014 sur le site de l’Université Nazi BONI à Nasso au sein de l’Unité de Recherche Aquaculture et de Biodiversité Aquatique (UR-ABAq).  L’approche est basée sur la  valorisation agronomique des  effluents  piscicoles pour fertiliser les parcelles de production de fruits et légumes.

Vue des parcelles de production de courgettes implantées à l’aval des bassins de pisciculture

 

C’est  dans ce  sens que le projet I3PV (Production intégrée de poissons et de végétaux dans la pisciculture semi-intensive au Burkina Faso)a été initié par une équipe pluridisciplinaire d’enseignants-chercheurs de l’université Nazi BONI (UNB) et de chercheurs de l’Institut de l’Environnement de de recherche agricoles (INERA). Sa mise en œuvre est financée par le Fonds National de la Recherche et l’Innovation pour le Développement(FONRID). L’objectif général de ce projet est d’optimiser dans les conditions locales les paramètres de production avec des espèces de poissons et de végétaux répondant à une réelle demande nationale

 

L’innovation proposée devraitpermettrederecycleraumoins80-85% d’azote et du phosphore contenus dans  les effluents  piscicoles  pour fertiliser les parcelles de production  végétale. Dans  le  but  de  vulgariser cette méthode,une  soixantaine  de producteurs  maraichers et/ou piscicoles  de la zone  urbaine  et  périurbaine  de  Bobo-Dioulasso, ainsi que des représentant des ministères en charge de l’environnement, de l’agriculture et des productions animales et halieutiques,ont  visité,ce  mercredi  11  mai  2022  , le  dispositif  pilote  de  la  production   intégrée     de  poissons-végétaux implanté sur le site de Nasso de l’Université Nazi  Boni.  Cette  visite  commentée avait  pour objectif  de présenter  ainsi  le  dispositif de  production   intégrée  qui  a été  mise en place  dans  le  cadre  du  projet«Production  intégrée de poissons  et de végétaux  dans  la  pisciculture semi-intensive  au  BurkinaFaso».

Sur le site à proprement dit, la coordinatrice du projet Dr Rokyatou SISSAO a ainsi présenté les objectifs de la visite qui ,selon  elle, vise à vulgariser ce système de production intégrée de poissons et de végétaux auprès de ces acteurs, afin qu’ils s’imprègnent de cette expérience pour renforcer leurs activités.Lamiseen placed’untel projet répond àun besoin.Eneffet,auBurkina, lesproductionsde poissons,de fruitsetlégumes« bio »sontinsuffisantes. Lesressourceshydriquesnationales étant relativement faibles,la promotion d’un système intégréd’utilisation rationnelledel’eau est unedes voies d’augmentation durablede la productiondepoissons etdefruitsetlégumes.

 

Vues de bassins piscicole contenant des silures

 

Le dispositif présenté est constitué d’une série de bassins piscicoles dont les effluents sont drainés par gravité pour irriguer les parcelles de production végétales situées à l’aval. « Cette stratégie de production intégrée permet de mutualiser l’eau pour les deux types de productions à savoir les poissons et les fruits/légumes.En plus, les rejets de piscicultures chargés de restes d’aliments, d’excréments et d’urine de poisson, sont  très  intéressants en  terme  agronomique.Donc  on  peut  valoriser  ces   effluents  pour  fertiliser efficacement les parcelles de productions végétales en remplacement des engrais chimiques de plus en plus coûteux.Cette intégration veut dire ainsi une réduction des coûts  de  productions,tout en permettant la promotion d’une  production  agricole de  type  biologique  sans produits chimiques»,a expliqué  DrRokyatou SISSAO.

 

                                  Photo du Docteur  Rokyatou SISSAO  en  interview

Elle a souligné que le projet est à sa phase d’expérimentation,qui va permettre de donner plus tard du contenu scientifique à  cette pratique,afin  d’aider les  producteurs. Il faut  que  le  paysan puisse produire  par rapport aux espèces de  poissons élevés, la densité de mise en charge, le stade de développement  et  à  l’aliment  qui  sont utilisés.Tous ces paramètres influencent la qualité et la quantité des  effluents.Le dimensionnement du système doit aussi tenir compte du type de spéculation végétale.

Selon Dr SISSAO, la production intégrée demeure une alternative à la pratique paysanne qui utilise abusivement des engrais chimiques. L’approche permet en plus une diversification des productions et donc une augmentation des revenus.

« Cette session de visite commentée avait pour objectif de présenter aux acteurs les nombreux avantages économiques et écologiques du système de production intégrée de poisson et de végétaux »,alaissé entendre Dr Rokyatou SISSAO lors desa présentation.

Toute chose quia ravi les participants. Ernest TRAORE est pisciculteur et chef de canton de Kourinion.Au nom de tous les participants, il a salué l’initiative de cette visite. La visite a ainsi permis à ces acteurs de toucher du doigt, le dispositif de production et de prendre connaissance des résultats agronomiques obtenus dans le dispositif.

En rappel,le projeta été officiellement lancé en octobre 2020àBobo-Dioulasso,avec les différents acteurs impliqués.Il est financé par le FONRID pour une durée de 36 mois. Le dispositif pilote de production intégrée de poissons et de végétaux mis en place sert à la fois d’outil d’expérimentation et de vulgarisation pour le transfert du système en milieu paysan.

Photo de famille des visiteurs

Linfo continue sur woun-info.net

Facebook
Twitter
LinkedIn
Pinterest

LEAVE A REPLY

Please enter your comment!
Please enter your name here