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Blocage de la route Nationale n°7 à Tarfila : vers un ralentissement des activités  économiques de la ville de Banfora.

 

Les usagers de la route nationale n°7 sont à nouveau bloqués depuis ce 8 octobre 2024 suite à la détérioration du pont de Tarfila sur l’axe Banfora-Bobo-Dioulasso. De fortes pluies tombées les 7 et 8 octobre 2024 ont carrément endommagé le pont et la circulation a été interdite par les autorités. Déjà, les conséquences une semaine après sont durement ressentis. D’abord par les chauffeurs routiers et ensuite pas les Banforais qui commencent à manquer de carburant dans les stations à essence.

Aly OUATTARA de passage à Banfora pour Bobo

« Ce que nous voulons c’est qu’ils viennent vite arranger seulement le pont et nous allons passer », ce sont les propos emprunts d’impatience d’un chauffeur routier bloqué depuis quelques jours à Banfora. Dans cette cité du paysans noir, le spectacle est triste mais aussi à la fois impressionnant. Car c’est du jamais vue avec ces longues files de camions stationnés depuis Tarfila à 8 km et qui traversent même la ville de Banfora. Certains ont même garé dans des six-mètres en attendant l’ouverture de la voie. Et c’est un véritable calvaire pour ces chauffeurs routiers et leurs apprentis où certains sont bloqués depuis le premier jour.

Le rang à cette station était très long à partir de 10 heures

Dans les conditions normales, certains des camions avaient déjà atteints leurs destinations. Mais ne pouvant pas poursuivre leur trajet, c’est une dure situation pour ces routiers qui dorment à la belle étoile. Ce qui n’est pas du reste véritablement de l’eau à boire pour eux. Encore que toutes les conditions d’attentes ne sont pas réunies pour ces voyageurs. L’argent a commencé à manquer chez bon nombre de chauffeurs pour assurer la pitance quotidienne de leurs équipages. C’est le cas de ces apprentis trouvés en train de préparer sous leur camion. L’un d’eux, Abdoul Konaté, qui a quitté Abidjan avec son patron explique qu’au début de leur stationnement à Banfora c’était un peu facile. « Mais présentement ça commence à être un peu difficile parce que nous sommes là ça vaut 5 jours, les conditions de vie ne sont pas faciles. Elles s’aggravent », témoigne-t-il. « L’eau ici c’est difficile parce que nous sommes à la sortie de la ville. Il faut que nous prenions nos bidons pour aller chercher l’eau en ville. Aussi on payait pour manger mais les kiosques et les restaurants sont éloignés. La solution que nous avons trouvée c’est de préparer nous-mêmes », a expliqué Abdoul Konaté, qui ajoute qu’il n’y a pas de douches pour se laver. « C’est au bord du goudron on se douche quand il fait tard. On n’a pas le choix », précise l’apprenti qui a pour destination Ouagadougou.

Ce chauffeur transporte du riz depuis Abidjan à destination de Ouagadougou

Certains camions transportent des marchandises périssables et sont dans une situation complexe avec cette longue attente. Il y a de gros risques de perdre le chargement. C’est le cas de ce chauffeur qui transporte de la cola depuis Bouaké en Côte d’Ivoire. « On partait à Ouagadougou et arrivé ici à Banfora on nous a dit qu’il y a un pont qui est gâté devant. Ce que nous transportons ça se gâte », dira-t-il. En stationnement obligatoire depuis des jours, ce chauffeur est obligé de chercher de l’herbe pour recouvrir la cola. Concernant son alimentation, « depuis c’est le café et le pain que nous mangeons la journée et la nuit », confie-t-il.

Ce apprenti soutient qu’ils attendent la nuit pour se laver

Tous ces routiers bloqués sont gagnés par l’ennuie. Certains ont attaché des filets de repos sous les camions d’où ils regardent les jours passer. D’autres ont pris leur quartier sous des arbres, assis sur des canapés, des chaises traditionnelles ou encore dormant sur des nattes avec une tasse de thé pour mieux passer le temps. Parmi eux, Zio Daouda, chauffeur, qui a quitté Abidjan avec un chargement de riz. Depuis 72 heures il attend la fumée blanche qui tarde à apparaitre dans les airs de Tarfila. « On ne sait pas comment faire pour passer et poursuivre notre route. Nous souffrons mêmes, il n’y a pas d’argent pour manger », dira-t-il. Pour avoir de l’eau c’est également difficile pour ces transporteurs routiers, témoigne ce dernier. Aux autorités, il supplie de faire un effort pour le pont. Car, soutient-il, « ils sont venus déposer le pont mobiel et ils sont repartis. Depuis lors ils n’ont pas commencé à travailler »

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