
« Je croyais que les Cascades faisaient partie des régions qui jouissaient de certains avantages mais je vois que d’autres régions qui sont arrivées longtemps ont bénéficié de centre de transfusion sanguine ». C’est le regret d’un donneur bénévole de sang, en l’occurrence, Augustin Babine, instituteur à Banfora. Donneur bénévole de sang depuis 26 ans, il totalise 79 dons de sang à son actif et affirme n’être jamais tombé malade après ces sacrifices pour sauver des vies. C’est pourquoi jeune reporter s’est interressé en lui posant des questions qu’il repond.Suivez!
Le Jeune reporter : Pourquoi vous êtes-vous engagés comme donneur bénévole de donneur de sang ?
Augustin Babine : Je suis arrivé dans le don de sang en 1998 quand j’étais élève. Un jour des agents de santé sont venus pour une collecte de sang au niveau de l’établissement le LPME. J’étais là et j’ai donné mon sang pour la première fois. Ensuite ils nous ont demandé de venir chercher les résultats et comme nous étions en classe, nous n’avons pas eu le temps de passer les prendre. Pendant les congés du premier trimestre, quand je suis allé pour chercher mes résultats, je suis tombé sur une situation. Il y avait une femme qui devait accoucher des jumeaux et elle avait besoin de sang.
En son temps il fallait taper partout pour avoir le sang. J’ai demandé au technicien du laboratoire qui étaient là, monsieur Vincent Zabré, qui est actuellement au niveau du CNTS à Ouaga si je pouvais donner mon sang. Il m’a dit qu’il va voir mes résultats. Quand il a consulté mes résultats, il a dit oui je pouvais donner mon sang. Mon groupe sanguin correspondait à celui de cette bonne dame. Donc j’ai donné mon sang et on a pu sauver la dame. Depuis ce jour, j’ai décidé de mener ce combat pour que personne ne meurt par manque de sang.
La prière seule du malade qui reçoit le sang me suffit comme reconnaissance
Cela vous fait actuellement combien d’années que vous vous êtes engagé dans ce combat pour sauver des vies ?
De 1998 à aujourd’hui, si on totalise ça fait 26 ans.
Rappelez-vous durant ces 26 ans combien de fois vous avez donné votre sang ?
Quand j’ai le temps, je donne le sang chaque 3 mois. Je peux faire 4 dons dans l’année. Mais je suis allé entre-temps en Côte d’Ivoire où j’ai séjourné durant un an. Durant ce temps, je n’ai pas pu donner mon sang. Quand je suis revenu, j’ai recommencé à donner. Par la suite, j’ai réussi au concours de l’enseignement, et j’ai été affecté dans la zone de Gaoua où il était également difficile pour moi de respecter mes rendez-vous de donneur de sang. Mais à chaque occasion dès que j’ai le temps, je passe donner mon sang. Ça me fait actuellement 79 dons de sang.
Le Jeune reporter: Après ces 79 séances, dites-nous quels sont les avantages pour un donneur de sang ?
Dans le don de sang, il y a beaucoup d’avantages. Me voilà devant vous, si je vous donne mon âge vous n’allez pas le croire. Mais j’ai 46 ans et quand je le dis aux gens, beaucoup disent que c’est faux. En donnant le sang, ça te rajeunie. De deux, tu arrives à suivre ton état de santé parce que quand on donne le sang, c’est un bilan complet qu’on effectue pour toi. Cela t’amène à connaitre ton statut sérologique et savoir comment tu vas et de mieux te comporter. Voici beaucoup d’avantages.
Augustin Banbine: Vous savez, le secret, les femmes perdent le sang chaque mois mais l’homme s’il n’est pas blessé, c’est le même vieux sang qu’il a dans ses veines. Voilà pourquoi les femmes ont souvent longue vie plus que nous. Donc pour un homme qui a la possibilité de renouveler son sang c’est déjà un avantage.
Le Jeune reporter: Malgré ces avantages qu’il y a à donner son sang, la banque de sang manque parfois d’or rouge. Quel appel vous avez afin que beaucoup franchisse le pas en faisant comme vous dans ce bénévolat de donneur de sang ?
Augustin Banbine: Mon appel s’adresse à tout le monde. Il y a des gens qui ont peur de donner le sang. N’ayez pas peur, je vous dis que j’ai 79 dons et je ne suis jamais tombé malade. Les gens peuvent venir donner leur sang parce que le sang ne se vend pas, il ne se fabrique pas non plus. C’est d’une personne à une autre. Aujourd’hui ces malades ont besoin de nous, demain, ça peut-être nous qui avons besoin de quelqu’un d’autre. Donc pourquoi ne pas donner son sang pour sauver quelqu’un ? J’appelle toute la population de Banfora à passer donner son sang. Parce que si au minimum 20 personnes pouvaient passer par jour pour donner leur sang, le CHR de Banfora ne va pas faire beaucoup d’évacuations à Bobo pour manque de sang.
Le Jeune reporter: Après 26 ans et 79 dons, quels sont vos bons souvenirs de même que les mauvais s’il y en a ?
Rires. Les bons souvenirs, c’est de savoir qu’on a sauvé des vies. Parce que le slogan du CNTS dit que « du sang donné égal à une vie sauvée ». Je suis membre d’une association qu’on appelle ADOSAB. Nous avons lutté parce qu’après 1999, nous avons créé cette association. Et chaque fois on menait le combat pour qu’il n’y ait pas manque de sang au niveau de l’hôpital. Donc, les mauvais souvenirs c’est quand on t’appelle pour du sang, tu cherches et tu n’arrives pas à en trouver et finalement une évacuation du malade au CHUSS de Bobo-Dioulasso s’impose. Là-bas si par malchance le sang n’est pas disponible et qu’on te dise que le malade n’a survécu, cela fait très mal.
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